Promenade des Landes
Aménagement d'un parc linéaire
Chatou (78)
Un foncier de 3 hectares gelé pendant des décennies pour un projet de contournement routier aujourd’hui abandonné.
Un arc formant le collier du cou de la Girafe, secteur étroit et étrange situé au Nord de Chatou entre les communes du Vésinet et de Montesson.
Sur un plateau ouvert aux vents qui surplombe la Seine et le centre-ville.
Au cœur des Landes, quartier au passé maraîcher et ouvrier, urbanisé massivement et tardivement.
Une friche linéaire imbriquée dans son territoire.
Fusionner les Landes dans les Landes.
La boucle de la Seine, est une entité géographique quasi insulaire soulignée par un bourrelet de coteaux qui constitue un arrière-plan végétal visible depuis l’intérieur de la boucle.
La construction des infrastructures depuis le XIXème a renforcé ce caractère insulaire : construction du chemin de fer au XIXème siècle et construction de l’A14 en 1996, dessertes mais aussi frontières, l’A14 n’ayant pas d’échangeur sur la boucle.
L’identité de la boucle de la Seine (ou boucle de Montesson) est bien évidemment liée à la présence de la Seine, paysage portant un imaginaire fort notamment lié aux Impressionnistes, mais aussi et surtout aux deux grandes entités paysagères du centre de la boucle : le Bois du Vésinet et la plaine maraîchère de Montesson, située dans le prolongement de l’axe royal de Le Nôtre.
Le Vésinet, Ville-Parc unique en France.
Montesson, plaine alluviale fertile maraîchère unique en Île de France dont les anciennes carrières en sous-sol sont encore aujourd’hui exploitées en champignonnières.
Et Chatou ? Chatou est une commune plus importante en population que ses deux voisines (31 000 habitants contre 15 000 pour Montesson et 16 700 pour le Vésinet), dont l’identité est difficile à résumer en un lieu ou une entité.
C’est une ville de confluences dont la géographie explique en partie la multiplicité de son identité : la Seine et les Impressionnistes, le centre historique fortement restructuré à partir des années 1950 et l’urbanisation du plateau autrefois maraîcher qui s’en est suivie, les échanges de terres entre Le Vésinet, Chatou et Montesson, etc.
L’Arc des Landes est, de par sa situation en cœur de boucle de la Seine, dans le cou de la girafe, le lien entre ces trois communes.
Il est en avant-poste pour être/devenir une des images de la commune de Chatou vis à vis du Vésinet et de Montesson tout en étant la somme de ces trois identités.
Le projet de l’Arc participe(ra) à l’identité globale de la commune de Chatou.
Le phénomène plateau accentue le caractère insulaire des Landes et son développement à part : finalement une île dans l’île dans l’île…
Le centre de la boucle s’est urbanisé tardivement par de l’habitat ouvrier / maraîcher puis de grands ensembles dont l’hétérogénéité et l’absence de plan d’ensemble caractérise aujourd’hui les Landes et, contraste avec les structures urbaines homogènes de ses deux voisines.
Le quartier des Landes est une rotule inter-communale.
L’Arc des Landes est la tête de ville de Chatou, l’artère du cou de la Girafe, et la continuité évidente du Vésinet et Montesson par Chatou, la pénétrante de la Ville-Parc (Le Vésinet, à l’Ouest) et de la ville maraîchère (Montesson à l’Est) dans Chatou.
Le quartier des Landes est relié au centre-ville par un V Nord-Sud formé par la rue des Landes et le boulevard de la République. Ces deux axes tirent le centre-ville vers les deux quartiers nord de Chatou : l’Europe et les Landes.
Il va sans dire que l’Arc des Landes sera un des moteurs de l’attraction des Landes depuis le centre-ville et donc un élément de liaison entre centre-ville et plateau.
L’Arc des Landes traverse un tissu urbain hétéroclite où alternent grandes résidences d’habitat et parcelles fines d’habitat individuel.
C’en est le lien. L’Arc et les parcelles d’habitat situées autour sont entremêlées de fait : visuellement, par le foncier, la proximité… Vis-à-vis importants entre bâtiments et promenade, partie du foncier de la promenade appartenant à l’imposante résidence des Landes, aménagement d’équipements sportifs privés sur son emprise naturelle, etc.
L’Arc des Landes est un espace intime qui vit en relation forte avec le tissu urbain situé autour. Aujourd’hui sans vocation publique affirmée, il semble faire corps avec les parcelles situées autour, en somme tel un (grand) jardin privé, collectif donc, appartenant aux habitants des environs.
Totalement imbriqué dans le tissu urbain, l’Arc des Landes présente les caractéristiques d’un espace en fusion avec son territoire.
L’objectif est d‘organiser cette fusion.
À partir du territoire.
Avec les habitants.
L’eau. Sous, sur. La Seine, les étangs du Vésinet, l’exploitation des carrières de Montesson, la proximité de la nappe et les travaux de canalisation opérés par Bertin au 18ème siècle sur les Landes, font de l’eau l’élément fédérateur de ce territoire.
Le vent. Évocateur de la situation géographique en plateau de l’Arc et réminiscence historique du moulin à vent présent sur le quartier jusqu’au 19ème siècle.
La fabrique. Le potager expérimental de Bertin, le maraîchage, les usines.
Le partage. Un quartier populaire fait de solidarité. Des espaces partagés induits par l’entremêlement des parcellaires.
La nature, les jardins. Un fort passé de maraîchage, des jardins cultivés.