Le paysage est une question de mise en scène. Une mise en scène qui produit un rapport fort entre construit et paysage, qui produit de l’absolu.
Finalement, que sont les paysagistes sinon des organisateurs de vie, de ville, de perceptions, de mises en scène, pour lesquelles parfois un rien suffit, juste une perception et une mise en exergue de l’essentiel, par un acte produisant du beau ?
La meilleure illustration de cette mise en scène est celle des villas italiennes de la Renaissance et de leur rapport au territoire, au paysage, et finalement c’est un idéal, notre idéal du paysage, de la relation entre l’homme et la nature, qui est le fondement de notre activité et de notre recherche, et qui parait aujourd’hui tellement actuelle.
Ce qui nous intéresse aussi et surtout dans les villas italiennes et notamment dans le cas de la villa d’Este, c’est la place prépondérante de l’art dans les jardins et le rapport hyper naturel entre l’art et la nature, le végétal.
Une voie pavée romaine, comme il en reste des kilomètres autour de la méditerranée. Celle-ci est rendue unique par un calepinage dont les pierres sont disposées « en flèche ». Qu’est ce qui est à l’origine de ce dessin ? Une exigence d’ordre esthétique ? Technique ? Les deux ? Ce que l’on ne voit pas sur cette photo, c’est que les chemins secondaires, également pavés qui naissent de cette voie, sont dans la continuité parfaite du calepinage de cette allée centrale. Tout se tient, les allées et rues deviennent une sorte d’organe qui vient lier toute la cité.