Wilson
Transformation de l'avenue par les mobilités douces
Saint-Denis (93)
De l’axe royal à l’axe olympique
La mission de diagnostic et de scénarios de réaménagement de l’avenue du président Wilson à Saint-Denis s’inscrit dans le cadre des politiques de Plaine Commune en matière de cycles : RER vélo métropolitain dont il est un axe majeur, schéma directeur cyclable de Plaine Commune, loi LOM… et vise à créer le tronçon nord de l’itinéraire structurant cyclable de Saint-Denis à Orly en traversant Paris.
Il est donc question de symbole ici (un axe royal cyclable !) mais aussi de quotidien à améliorer pour les Dionysiens, encore trop impacté par la présence de l’automobile, notamment sur ce secteur de la Plaine traversé par l’A1, dont la couverture, partielle, réalisée par Michel Corajoud en 1998 pour la Coupe du Monde de football.
L’axe royal est intimement lié aux grands événements sportifs. Il deviendra pour les JO et post JO un axe d’équipements sportifs majeurs : le stade Arena à la Chapelle, la piscine olympique, le Stade de France.
En théorie, l’axe Wilson est parfait, droit, lien direct et évident entre la Chapelle et la Porte de Paris.
Mais entre les ruptures et le danger réel pour les cyclistes que créent les carrefours (les cyclistes sont littéralement abandonnés au droit des carrefours, comme exemple le carrefour Wilson/rue du Landy), le stationnement sauvage qui encombre Wilson (la présence des commerces est bien sûr un élément primordial dans l’étude des esquisses) le caractère discontinu de l’itinéraire cyclable (en voie partagée avec les bus, sur la couverture de l’A1, sur les trottoirs au nord de la Plaine), les violences routières, les incivilités, la mauvaise compréhension de l’espace de la part des différents modes de mobilités…
Tout cela plaide pour un itinéraire unique, continu, lisible et identifiable dans l’espace public, et des propositions de requalification des carrefours permettant le confort de toutes les mobilités, la continuité du parcours cyclable, la canalisation des fl ux voitures, et une proposition de traitement des espaces publics qui intègre végétalisation, équipement de l’espace et proposition artistique.
Il s’agit de créer une armature d’espaces publics de Saint-Denis à Paris pour créer un axe royal olympique pérenne en phase héritage. Et de permettre la diminution de la place de la voiture en réduisant le nombre de voies, la végétalisation de l’axe (agrandissement des pieds d’arbres plantés, végétalisation des itinéraires cyclables situés sur le trottoir intérieur de la couverture de l’A1, etc.), et de mettre en valeur les délaissés situés sous les infrastructures autoroutières.
A noter que même si les tissus urbains est et ouest diffèrent, l’aménagement de l’axe Wilson est quasi parfaitement symétrique côté est et côté ouest.
Méthode
Notre équipe a mis en place une démarche de travail qui permet de comprendre le fonctionnement de l’axe Wilson dans toute sa complexité, et au-delà du fonctionnement lié aux seules mobilités douces.
Comprendre les imbrications urbaines, les usages, les ressentis, les logiques de paysage, les intérêts économiques, les flux et leurs raisons, etc. et pour cela élaborer un diagnostic arpenté et participatif, sous les angles urbain, paysager et «socio-mobilités ».
* 2 jours d’arpentage à pied et à vélo de l’axe dans les deux sens toute la journée des 3 et 4 mai par une équipe de deux paysagistes concepteurs, une designeuse d’espace et un chercheur en socio-mobilité :
> 30 entretiens menés auprès de piétons, cyclistes, commerçants.
> Des comptages de 4 de 10 minutes (types de mobilités douces/vélos mécaniques, électriques et trottinettes, femmes/hommes).
* Un travail cartographique à l’échelle de l’axe en plan et en coupe.
* Un travail comparatif des données socio-mobilité et spatiales permettant de cadrer le champ des scénarios à venir.